Boycotter la Coupe du Monde de la FIFA 2034 en Arabie Saoudite pour l’exécution de mineurs et l’ignorance des droits humains
Credit: The Conversation

Boycotter la Coupe du Monde de la FIFA 2034 en Arabie Saoudite pour l’exécution de mineurs et l’ignorance des droits humains

En août 2025, l’Arabie Saoudite a exécuté Jalal al-Labbad, un homme de 30 ans accusé de crimes qu’il aurait commis à l’âge de 15 ans. Et cela malgré la loi de 2018 du royaume interdisant la peine de mort pour les mineurs, en violation directe des normes internationales telles que la Convention relative aux droits de l’enfant.

Des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé cet acte comme un mépris flagrant du droit et de la justice. Les autorités saoudiennes affirment qu’il s’agit d’une question de sécurité nationale, mais en réalité, c’est une démonstration de l’usage du pouvoir d’État pour réprimer toute opposition.

Alors que l’Arabie Saoudite doit accueillir la Coupe du Monde de la FIFA 2034, une question morale se pose : le sport peut-il être éthique s’il récompense un régime qui exécute des enfants, muselle la liberté d’expression et viole systématiquement les droits humains ? L’exécution de Jalal al-Labbad rend impossible d’ignorer le coût humain de cette décision.

L’usage systémique de la peine de mort en Arabie Saoudite

L’exécution de Jalal al-Labbad est particulièrement significative, car elle montre que le royaume est prêt à exécuter des personnes accusées de crimes commis alors qu’elles étaient mineures — une pratique interdite par le droit international.

  • En 2024, au moins 309 personnes ont été exécutées.
  • En 2025, déjà 260 personnes ont été mises à mort (Reprieve).
  • La plupart de ces exécutions visent des dissidents politiques, des minorités chiites ou des manifestants pacifiques.

Lors d’une exécution de masse en mars 2022, sur 81 hommes exécutés, 41 appartenaient à la minorité chiite.

Jalal aurait été arrêté en 2017 sans mandat, détenu à la prison centrale de Dammam et torturé (électrocution, étranglement, coups, privation de sommeil). Forcé de signer une confession préparée à l’avance, son procès a violé toutes les normes internationales.

Exécuter des mineurs et réduire au silence toute dissidence

L’exécution de personnes condamnées pour des crimes commis lorsqu’elles étaient mineures est l’une des violations les plus graves des droits humains.

Le cas de Jalal est le premier depuis juin 2021 où un mineur au moment des faits a été exécuté. Cela marque un retour alarmant à une politique qui va à l’encontre du droit international et même des lois locales.

Cette exécution s’inscrit dans une politique plus large de répression des critiques. Comme l’explique Jeed Basyouni (Reprieve) :

« La punition de l’opposition est la mort, qu’on ait 15 ans ou 50 ans. »

Les méga-événements comme outil de sportswashing

L’Arabie Saoudite utilise de plus en plus les grands événements sportifs pour détourner l’attention de ses violations des droits humains.

  • Le Mondial 2034 s’inscrit dans cette stratégie.
  • Derrière les stades modernes, les travailleurs migrants (Bangladesh, Inde, Pakistan, Népal) subissent des conditions de travail inhumaines : vols de salaires, absence de sécurité, décès par milliers.

Ainsi, pendant que les supporters du monde entier célèbrent le football, le royaume continue d’exécuter des dissidents — y compris des enfants.

Violations du droit international

L’exécution de Jalal viole la Convention relative aux droits de l’enfant, qui interdit la peine de mort pour des crimes commis avant 18 ans.

L’Arabie Saoudite est régulièrement dénoncée par :

  • Amnesty International
  • Human Rights Watch
  • Les Nations Unies

Les procès reposent souvent sur des preuves secrètes, des aveux arrachés sous la torture, et la loi antiterroriste est utilisée pour criminaliser la protestation pacifique.

Le coût humain plus large

Au-delà des mineurs exécutés, le prix humain s’étend aux travailleurs migrants :

  • Conditions de vie misérables
  • Horaires excessifs sous une chaleur extrême
  • Plus de 1 000 morts en une décennie dans la construction liée aux grands projets.

Le cas de Jalal illustre un système plus vaste de contrôle et d’abus systématiques.

L’impératif du boycott

L’exécution de Jalal al-Labbad n’est pas un cas isolé. Elle illustre un régime fondé sur la répression, la torture, l’exécution d’enfants et la suppression de la dissidence.

Donner la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie Saoudite, c’est légitimer ce système.

  • Les supporters, sponsors et institutions du football doivent reconnaître l’enjeu moral.
  • Le sport doit rassembler les peuples, pas récompenser des régimes autoritaires.

En boycottant Arabie 2034, la communauté mondiale peut envoyer un message clair : les droits humains passent avant le prestige et l’argent.

La mort de Jalal al-Labbad ne doit pas être oubliée. C’est un rappel tragique que le monde ne peut séparer le sport de la morale.