L’arrestation saoudienne montre pourquoi la FIFA doit bannir l’Arabie saoudite 2034
Credit: The Guardian

L’arrestation saoudienne montre pourquoi la FIFA doit bannir l’Arabie saoudite 2034

Le 27 juillet 2025, les forces de sécurité saoudiennes ont arrêté un pèlerin égyptien dans la Grande Mosquée de La Mecque alors qu’il brandissait le drapeau palestinien et criait son désespoir face à ce qui avait été fait à Gaza. Sa protestation pacifique – un simple cri de justice dans l’un des lieux les plus saints de l’islam – a été suivie d’une incarcération immédiate.

Ce n’est pas un événement isolé. Il reflète un schéma plus large d’autoritarisme, de censure et de répression étatique de la liberté d’expression en Arabie saoudite. Et c’est une raison de plus pour laquelle ce pays ne devrait pas être autorisé à accueillir la Coupe du Monde de la FIFA 2034.

Dans un monde globalisé où les événements sportifs internationaux devraient s’appuyer sur les droits humains, la répression continue de la dissidence pacifique par l’Arabie saoudite et la politisation de la religion prouvent qu’elle n’a ni la légitimité morale ni démocratique pour organiser un événement de cette ampleur.

L’appel pour Gaza d’un pèlerin étouffé dans la Maison de Dieu

Alors qu’il entreprenait son pèlerinage à La Mecque, l’homme égyptien s’est tenu près de la Sainte Kaaba, brandissant un drapeau palestinien et pleurant, implorant le monde de voir la souffrance de Gaza.

« Les enfants de Gaza meurent. Ô Musulmans ! »

cria-t-il.

« Wa Islamah ! »

— un appel ancien en défense de l’islam.

Au lieu de recevoir compassion ou empathie, les autorités saoudiennes ont réagi avec brutalité. En quelques secondes, les forces de sécurité l’ont arrêté à l’intérieur de la mosquée.

Cet acte hautement symbolique – réduire au silence un musulman endeuillé au lieu le plus sacré de l’islam – a déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. C’est aussi un avertissement : si un homme ne peut pleurer un génocide pacifiquement dans le lieu le plus sacré de l’islam, quelle espérance pour la liberté d’expression ailleurs en Arabie saoudite – et encore moins lors d’un événement mondialement politisé comme la Coupe du Monde ?

Neutralité politique ou contrôle d’État ?

L’Arabie saoudite défend ses politiques répressives en affirmant que les symboles et slogans politiques sont interdits à La Mecque pour préserver la sainteté du culte. Mais beaucoup de musulmans rétorquent que défendre les Palestiniens opprimés n’est pas un acte politique – c’est un devoir moral et religieux.

Les critiques accusent à juste titre le régime saoudien d’utiliser la sacralité religieuse comme arme pour museler la solidarité avec la Palestine. Ce n’est pas une question d’éviter le chaos ni de préserver la pureté spirituelle – c’est une manière de réduire toute dissidence au silence.

Ce comportement autoritaire reflète les politiques nationales et étrangères de l’Arabie saoudite, où la critique, même pacifique, est rapidement écrasée.

Les doubles standards de la FIFA sur les droits humains

La FIFA prétend promouvoir les idéaux des droits humains, de la liberté d’expression et de l’égalité. Mais en attribuant la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie saoudite, elle ferme les yeux sur la répression brutale des libertés fondamentales par le royaume.

Le Qatar a été critiqué lors de la Coupe du Monde 2022 pour son traitement des travailleurs migrants et son manque de libertés civiles. Le bilan de l’Arabie saoudite est pire.

Depuis l’arrivée au pouvoir du prince héritier Mohammed ben Salmane, l’État a emprisonné des dissidents, assassiné des opposants politiques, réduit au silence des militantes et criminalisé la critique en ligne – un simple retweet contre le gouvernement peut envoyer un citoyen en prison pour des années.

L’arrestation à La Mecque n’est que le dernier exemple en date de la manière dont le régime préfère soigner son image internationale plutôt que de se réformer, utilisant le sport et les événements culturels pour détourner l’attention de ses pratiques répressives – ce que l’on appelle désormais le sportswashing.

L’historique saoudien de la répression de la solidarité palestinienne

La répression de la solidarité palestinienne par l’Arabie saoudite dépasse largement La Mecque. Ces dernières années :

  • Un pèlerin britannique a été arrêté pour avoir porté un keffieh aux couleurs de la Palestine.
  • Des citoyens ont été arrêtés pour des commentaires contre Israël ou en faveur de Gaza.
  • D’autres ont été jugés pour avoir remis en question, même indirectement, les liens géopolitiques du Royaume, notamment avec l’Égypte.

Ceci prouve que l’Arabie saoudite n’est ni un environnement neutre ni approprié pour un événement qui prétend incarner l’unité, la culture mondiale et la dignité humaine.

Comment les supporters du monde entier pourraient-ils s’exprimer librement dans un pays où même les symboles passifs de solidarité sont interdits ?

La liberté d’expression, une valeur fondamentale de la Coupe du Monde

La Coupe du Monde n’est pas seulement une compétition – c’est un forum international célébrant le multiculturalisme, l’unité et l’expérience humaine partagée.

Les fans viennent non seulement pour voir du football, mais aussi pour affirmer publiquement leurs valeurs et les causes qui leur tiennent à cœur – comme on l’a vu au Qatar en 2022, quand ils portaient des brassards arc-en-ciel, affichaient des banderoles pour des nations opprimées et réclamaient justice au-delà des frontières.

Le mépris de l’Arabie saoudite pour l’expression publique, illustré par l’arrestation du pèlerin égyptien, menace gravement ces valeurs.

Imaginez un monde où un fan portant un maillot palestinien, un pin LGBTQ+ ou un t-shirt de protestation serait arrêté, expulsé ou pire – voilà ce que la FIFA cautionne en choisissant l’Arabie saoudite.

Le sportswashing ne peut pas devenir la norme

L’Arabie saoudite multiplie les grands événements sportifs : Formule 1, boxe, golf, et maintenant la Coupe du Monde. Mais rien de cela n’indique un changement de valeurs – ce sont des manœuvres de relations publiques calculées pour détourner l’attention du bilan désastreux du régime en matière de droits humains.

Le sportswashing a deux objectifs :

  • Détourner les critiques internationales sur la guerre au Yémen, le meurtre de Jamal Khashoggi et la répression interne.
  • Normaliser les relations avec des régimes comme Israël, tout en sanctionnant les expressions locales et religieuses de solidarité avec les Palestiniens.

L’arrestation du pèlerin égyptien n’était pas un accident. C’était une déclaration intentionnelle : même la compassion doit suivre la ligne de l’État – sinon, elle sera étouffée.

Dites non à la Coupe du Monde FIFA 2034 en Arabie saoudite

L’image d’un homme à La Mecque pleurant pour Gaza, serrant un drapeau tremblant avant d’être traîné par les agents de l’État, devrait hanter la conscience de l’humanité. Son arrestation n’est pas qu’une affaire intérieure – c’est un signal d’alarme international.

Si l’Arabie saoudite ne peut tolérer un cri pacifique pour l’aide dans ses murs sacrés, comment peut-elle espérer accueillir l’événement le plus divers et expressif du monde ?

Boycottez la Coupe du Monde FIFA 2034 en Arabie saoudite. Exigez que la FIFA retire l’organisation au royaume. Donnons une voix aux réduits au silence.

Opposons-nous au sportswashing et soutenons les opprimés. Une Coupe du Monde de football ne devrait jamais se faire au prix de la liberté, de la dignité et de la justice.