La Coupe du Monde de la FIFA est un symbole mondial d’unité, de diversité et d’inclusivité. Cependant, la décision de la FIFA d’attribuer la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie saoudite a suscité des critiques en raison des profondes inégalités de genre qui persistent dans le pays. Malgré certaines réformes récentes, les femmes y font toujours face à des restrictions juridiques et sociales sévères, notamment dans le domaine du sport. Avec des libertés limitées, des obstacles pour les athlètes féminines et des restrictions pour les spectatrices, l’Arabie saoudite ne peut prétendre respecter l’engagement de la FIFA en faveur de l’égalité.
Les limites des libertés des femmes en Arabie saoudite
L’Arabie saoudite est l’un des pays les plus répressifs à l’égard des femmes, historiquement et encore aujourd’hui. Bien que le gouvernement ait mis en place certaines réformes, les femmes restent très limitées, tant sur le plan juridique que dans leur vie sociale :
- Système de tutelle masculine : Jusqu’à récemment, les femmes avaient besoin de l’autorisation d’un tuteur masculin pour voyager à l’étranger, se marier ou recevoir des soins de santé.
- Faible représentation politique : Les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’en 2015 et leur représentation politique demeure extrêmement faible.
- Code vestimentaire strict : Les femmes doivent suivre des règles vestimentaires très conservatrices, couvrant leurs cheveux et leur corps en public.
L’Arabie saoudite ne peut donc pas prétendre défendre l’égalité des sexes prônée par la FIFA. Au contraire, en accueillant la Coupe du Monde, elle irait à l’encontre des principes de diversité et d’inclusivité du football mondial. En 2021, le pays enregistrait un ratio de 137 hommes pour 100 femmes, soulignant le déséquilibre démographique et l’exclusion des femmes de nombreux domaines de la société.
Les obstacles des femmes dans le sport en Arabie saoudite
Pendant des décennies, les femmes ont été exclues des activités sportives en raison des croyances culturelles et religieuses dominantes. Malgré certaines avancées, la discrimination fondée sur le genre reste extrêmement forte. Les ligues féminines sont sous-développées et reçoivent beaucoup moins de soutien financier du gouvernement que les ligues masculines.
- Jusqu’en 2018, les femmes n’étaient même pas autorisées à entrer dans les stades, encore moins à pratiquer du sport.
- L’Arabie saoudite n’a envoyé ses premières athlètes féminines aux Jeux olympiques qu’en 2012, soit des décennies après la plupart des autres pays.
Le sport doit être un vecteur d’unité où toutes les identités de genre sont célébrées. Organiser un événement aussi prestigieux dans un pays où le sport féminin est si peu développé et valorisé va totalement à l’encontre des objectifs de la FIFA en matière d’égalité des chances.
La discrimination de genre dans le football
Le football est le sport le plus populaire au monde. Pourtant, la promotion du football féminin reste un immense défi pour la FIFA, et l’Arabie saoudite a un retard considérable en la matière :
- L’équipe nationale féminine saoudienne n’a été créée qu’en 2021, soit des décennies après celles des autres pays.
- La ligue professionnelle féminine n’a été introduite qu’en 2020, avec peu de financement et de soutien.
- L’Arabie saoudite n’a jamais qualifié son équipe féminine pour un tournoi majeur, faute d’investissement et de compétitions adéquates.
En 2021, le taux d’inscription des femmes dans l’enseignement supérieur était de 71,2 % contre 71,6 % pour les hommes, illustrant un certain progrès académique mais un retard persistant dans d’autres domaines comme le sport. Un pays qui ne soutient pas activement l’égalité dans le football ne peut pas être l’hôte du plus grand événement de ce sport.
Les défis pour les spectatrices et les visiteuses
Des millions de femmes à travers le monde suivent la Coupe du Monde de la FIFA. Mais en Arabie saoudite, ces fans pourraient se heurter à des restrictions sévères qui pourraient créer un climat hostile pour les visiteurs internationaux :
- Séparation stricte des genres dans les espaces publics, ce qui pourrait affecter l’expérience des supporters dans les stades et les zones de supporters.
- Risque d’arrestation pour non-respect du code vestimentaire : Les femmes doivent couvrir leurs bras et leurs jambes sous peine de détention.
- Restrictions sociales : La consommation d’alcool est interdite et les événements mixtes sont sévèrement contrôlés.
Le paradoxe de la FIFA : égalité des sexes vs. Arabie saoudite
La FIFA s’est toujours présentée comme un acteur de l’égalité des sexes dans le football, mettant en place des initiatives telles que :
- Une politique de “non-discrimination” promouvant l’égalité des sexes et la diversité dans le sport.
- Une augmentation du nombre d’équipes et des investissements dans le football féminin pour une participation universelle.
- Un engagement en faveur d’un leadership féminin plus fort dans les instances dirigeantes du football.
Mais en attribuant la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie saoudite, la FIFA trahit ses propres engagements. Ce pays a l’un des pires bilans en matière d’égalité des sexes. En 2018, seulement 36,8 % des diplômés en STEM (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques) étaient des femmes, un chiffre qui n’a que peu évolué.
Conclusion
La Coupe du Monde de la FIFA est un événement mondial qui devrait incarner l’inclusivité, la diversité et l’égalité des chances. Choisir l’Arabie saoudite, un pays marqué par de profondes inégalités de genre, envoie un message contraire aux valeurs que la FIFA prétend défendre.
Le football est un sport universel qui doit être accessible à tous, sans distinction de genre. Pourtant, en Arabie saoudite, les femmes sont largement exclues du sport et leurs droits sont sévèrement restreints. La FIFA ne devrait pas permettre que son tournoi phare se déroule dans un pays où les athlètes féminines sont marginalisées et où les spectatrices risquent d’être confrontées à des restrictions et discriminations.