Hosting While Killing: Saudi Executions and FIFA 2034 Shame
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Accueillir en tuant : les exécutions saoudiennes font de la Coupe du Monde 2034 une honte mondiale

La Coupe du Monde de la FIFA devrait être la plus grande scène de l’unité, de la diversité et de la célébration de l’esprit humain. Pourtant, en contradiction flagrante avec ces principes, l’édition 2034 sera organisée par l’Arabie saoudite – un pays qu’Amnesty International accuse d’avoir exécuté des centaines de ressortissants étrangers à l’issue de procès manifestement iniques, dont beaucoup étaient des travailleurs migrants exploités et trompés. Ce blog appelle à un boycott mondial de la Coupe du Monde de la FIFA 2034 en Arabie saoudite. Le monde ne peut pas permettre à un pays au bilan aussi sinistre en matière de droits humains d’être récompensé par le prestige d’un tel événement.

Une tendance glaçante : des exécutions à un niveau record

En juillet 2024, Amnesty International a publié un rapport révélant l’ampleur alarmante des exécutions liées à la drogue en Arabie saoudite au cours de la dernière décennie. Selon les données :

  • Au moins 594 personnes ont été exécutées pour des infractions liées à la drogue depuis 2013.
  • Près de 75 % des exécutés étaient des ressortissants étrangers.
  • Après une brève pause entre 2021 et 2022, les exécutions ont repris à un rythme effarant : 122 en 2023 et 118 au premier semestre 2024.

La majorité des personnes exécutées étaient des citoyens pauvres originaires du Pakistan, d’Égypte, du Nigeria, du Yémen, d’Éthiopie, de Somalie et de Syrie – les mêmes pays dont les supporters seront appelés à construire, financer et peut-être même participer à la Coupe du Monde 2034.

Organiser un tournoi qui promeut l’unité mondiale dans un pays qui tue systématiquement des citoyens étrangers par le biais de systèmes juridiques injustes n’est pas seulement paradoxal – c’est une faillite éthique. Cela envoie un signal dangereux : les violations des droits humains peuvent être ignorées au nom du profit et de la gloire. Le monde ne peut détourner les yeux pendant que la mort rôde derrière les stades bâtis pour le spectacle mondial.

La justice en Arabie saoudite : torture, absence d’avocats et de traductions

Un cas est particulièrement emblématique. Sept Éthiopiens et un Somalien ont été condamnés à mort pour trafic de 153 kg de cannabis – un crime pour lequel ils ont été « payés » à peine 267 dollars chacun.

Ces hommes ont été recrutés alors qu’ils cherchaient du travail, sans comprendre les risques juridiques encourus. Ce n’est pas de la justice. C’est une mise à mort par l’État des plus vulnérables – en contradiction directe avec l’engagement de la FIFA pour les droits humains et l’inclusion.

Le rapport d’Amnesty International détaille avec précision les réalités sinistres de l’application de la peine de mort en Arabie saoudite :

  1. Représentation juridique inadéquate
    La plupart des étrangers arrêtés ne pouvaient pas payer un avocat, n’avaient pas d’interprète et n’ont reçu aucun soutien consulaire.
  2. Aveux forcés
    Au moins quatre cas incluent des actes de torture ou mauvais traitements en détention pour extorquer des aveux.
  3. Annonces de dernière minute
    Plusieurs détenus n’ont été informés de leur exécution qu’un jour à l’avance.

L’Arabie saoudite exploite les travailleurs migrants – puis les exécute

L’Arabie saoudite est tristement célèbre pour sa façon de traiter les travailleurs migrants. De nombreux rapports d’ONG dénoncent des recrutements fondés sur de fausses promesses, des salaires non versés, des conditions de travail abusives, voire des violences physiques. Aujourd’hui, cette exploitation atteint son paroxysme : l’exécution après l’exploitation.

La plupart des personnes décapitées étaient pauvres, analphabètes et ne comprenaient pas le système juridique auquel elles étaient soumises. Sans défense appropriée, elles deviennent des cibles faciles pour les autorités saoudiennes désireuses d’impressionner la scène internationale. Ce sont les mêmes types de travailleurs qui seront sollicités pour construire les stades, routes et hôtels de la Coupe du Monde 2034. Le monde doit-il détourner les yeux ?

Un moratoire pour soigner l’image

L’Arabie saoudite avait annoncé un moratoire sur les exécutions pour infractions liées à la drogue entre 2021 et 2022. Une décision calculée, coïncidant avec les efforts de Riyad pour se présenter comme un État moderne dans le cadre de son programme Vision 2030 – qui inclut l’accueil d’événements internationaux, la promotion du tourisme et, bien sûr, la candidature à la Coupe du Monde.

Mais dès que l’attention internationale s’est déplacée, les exécutions ont repris à un rythme record, précisément après l’annonce de la candidature à la Coupe du Monde. Preuve que ce moratoire n’avait rien d’une réforme – c’était une stratégie d’image.

La Coupe du Monde ne doit pas servir de vitrine aux oppresseurs

Les statuts de la FIFA affirment respecter les droits humains, l’égalité et la dignité. Confier un tel tournoi à l’Arabie saoudite, dans ses conditions actuelles, viole toutes ces valeurs.

La Coupe du Monde 2022 au Qatar a déjà été entachée par des accusations d’exploitation et de censure.

Octroyer celle de 2034 à l’Arabie saoudite – sans appel à candidatures ni transparence – prouve que les soi-disant réformes de la FIFA sont des promesses creuses.

Kristine Beckerle, directrice adjointe d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, résume la situation :

« La peine de mort est une punition cruelle, inhumaine et dégradante. Les alliés internationaux de l’Arabie saoudite doivent exercer une pression urgente sur les autorités pour qu’elles cessent cette folie meurtrière. »

Cette pression doit aussi s’appliquer à la FIFA.

Quand le jeu devient complicité : pourquoi le silence n’est pas une option

La Coupe du Monde n’est pas qu’un tournoi – c’est un symbole. Elle incarne l’espoir, la liberté et l’humanité partagée. Permettre qu’un régime comme celui de l’Arabie saoudite en soit l’hôte revient à dire que l’argent du pétrole et les jeux géopolitiques passent avant la justice, la dignité et la vie humaine.

Imaginez le malaise de supporters nigérians, pakistanais ou éthiopiens célébrant dans des stades construits par des travailleurs de leurs pays, pendant que d’autres compatriotes sont condamnés à mort sans justice dans ce même pays. Le sportwashing n’a jamais été aussi cynique. Le monde ne doit pas devenir complice.

Agir avant le coup de sifflet

À l’approche de la Coupe du Monde 2034, il faut s’opposer à l’injustice – pas l’applaudir. Autoriser cet événement emblématique à se tenir dans un pays qui exécute des travailleurs pauvres après des procès inéquitables, c’est trahir l’essence même du football mondial.

Nous appelons les supporters, les joueurs, les associations de défense des droits humains et les fédérations à faire pression sur la FIFA pour qu’elle retire l’organisation de la Coupe du Monde à l’Arabie saoudite, tant que le royaume ne met pas fin aux exécutions et n’adopte pas de réformes sérieuses en matière de droits humains.

Ne normalisez pas la brutalité d’État. Ne célébrez pas le sportwashing. Diffusez les faits. Mobilisez vos réseaux. Faites pression sur vos gouvernements et vos équipes nationales.

Boycottons l’Arabie saoudite 2034 – non par haine, mais par amour de la justice, de la vie humaine et du véritable esprit du football.