Violations des droits de l’homme

L’impact des violations des droits humains sur la candidature de l’Arabie saoudite à l’UEFA

La candidature de l’Arabie saoudite pour accueillir la Coupe du Monde de la FIFA 2034 fait l’objet d’un débat intense. Le royaume fait face à de graves problèmes éthiques en raison de ses violations continues des droits humains. Cependant, il met en avant de grands projets d’infrastructure dans le but d’améliorer son image mondiale. Le bilan des violations des droits humains en Arabie saoudite va directement à l’encontre des propres normes de la FIFA en matière de droits humains, allant de l’exploitation de la main-d’œuvre à l’inégalité des sexes, en passant par la censure de la liberté d’expression et les abus contre les droits LGBTQ+. Dans cet article, nous examinerons pourquoi l’Arabie saoudite n’est pas un pays approprié pour accueillir un événement prestigieux comme la Coupe du Monde de la FIFA 2034.

1. Violations généralisées des droits des travailleurs

En particulier pour les travaux de construction liés à la Coupe du Monde, l’Arabie saoudite dépend largement de la main-d’œuvre migrante. Beaucoup des 13,4 millions de personnes, soit environ 42 % de la population saoudienne, sont des travailleurs migrants qui subissent de graves violations des droits humains sous le bien connu système de Kafala (système de parrainage), qui accorde aux employeurs un pouvoir excessif sur le statut de résidence et d’emploi de leurs employés.

Principales violations des droits des travailleurs :

Le bilan des violations des droits humains en Arabie saoudite, selon le rapport 2024 de Watch, indique que plusieurs employés passent des mois sans être payés.
Les employeurs retiennent régulièrement les passeports pour empêcher les employés de quitter le pays.
De nombreux travailleurs effectuent généralement des journées de travail de 12 à 14 heures sous des températures extrêmes, parfois sans sécurité adéquate.
L’Organisation internationale du travail (OIT) a reçu plusieurs plaintes pour travail forcé concernant le système de travail en Arabie saoudite.

World Cup Infrastructure: Case Study

La servitude pour dettes—où les agences de recrutement imposent des frais élevés, asservissant essentiellement les travailleurs dans des cycles de dettes—fait partie des abus systémiques subis par la main-d’œuvre migrante impliquée dans les projets de stades et d’infrastructures, selon l’enquête 2023 d’Amnesty International. Les droits des citoyens saoudiens sont inexistants.

L’hypocrisie de la FIFA sur les droits des travailleurs

La FIFA a trahi ses engagements en attribuant la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie saoudite—où des abus similaires, voire plus graves, persistent. La directrice des initiatives mondiales de Human Rights Watch, Minky Worden, a déclaré :

” En ignorant délibérément l’historique des droits humains de la nation, la FIFA prépare le terrain pour une décennie de violations des droits humains potentiellement terribles en vue de la Coupe du Monde 2034.”

2. La criminalisation de la liberté d’expression et de l’opposition

En matière de liberté d’expression et d’expression politique, l’Arabie saoudite est l’un des gouvernements les plus répressifs au monde. Grâce à des arrestations arbitraires, à la torture et à l’exécution, le gouvernement muselle brutalement les journalistes, militants et dissidents. Manal al-Gafiri, une jeune de 18 ans, a été condamnée à 18 ans de prison pour avoir soutenu des prisonniers politiques sur ses réseaux sociaux.

Répression des journalistes et des militants

Les autorités saoudiennes ont emprisonné de nombreux journalistes et militants simplement pour avoir critiqué le gouvernement.
La militante des droits humains Lina Alhathloul a dénoncé la décision de la FIFA :
“Sur la base d’une candidature biaisée qui a ignoré les préoccupations en matière de droits humains, la FIFA a attribué la Coupe du Monde à l’Arabie saoudite, favorisant Mohammed ben Salmane.”
Le journaliste Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat saoudien à Istanbul, aurait été tué sur ordre du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Absence de liberté de la presse pendant la Coupe du Monde

Les journalistes internationaux couvrant la politique et le sport en Arabie saoudite risquent l’emprisonnement s’ils évoquent les violations des droits humains.
Les supporters et équipes exprimant des opinions politiques ou critiques pourraient faire face à de graves conséquences.

Selon Amnesty International : « Organiser la Coupe du Monde dans un pays où la liberté d’expression est interdite favorise une culture de la terreur. »

3. Oppression des femmes

Bien que l’Arabie saoudite ait lentement amélioré les droits des femmes, elle reste l’un des pays les plus sexistes au monde. Environ 35 % des femmes saoudiennes ont subi des violences, mais des problèmes institutionnels tels que le système de tutelle masculine et l’application laxiste des lois sur la violence domestique compromettent leur accès à la justice.

Restrictions persistantes sur les femmes :

Sous le système de tutelle masculine, les femmes doivent obtenir l’autorisation d’un tuteur masculin (père, mari ou fils) pour divers aspects de leur vie, y compris le voyage et le mariage.
Dans les tribunaux, le témoignage d’une femme vaut la moitié de celui d’un homme.
Les militantes pour les droits des femmes ont été emprisonnées, torturées et même détenues pendant des années pour avoir tenté d’obtenir des réformes.

Sécurité des femmes pendant la Coupe du Monde

Les règles de genre rigides de l’Arabie saoudite créeront un environnement hostile pour les femmes spectatrices, joueuses et journalistes.

4. Violations des droits de la communauté LGBTQ+

Selon la loi islamique (charia), l’Arabie saoudite punit les relations homosexuelles de peines de prison à la peine de mort.

Principaux problèmes pour les joueurs et supporters LGBTQ+ :

Les fans, journalistes et athlètes LGBTQ+ risquent l’arrestation simplement pour être eux-mêmes.
En censurant les questions LGBTQ+, les autorités saoudiennes empêchent toute avancée en matière d’inclusivité.

Amnesty International a averti : « La Coupe du Monde 2034 aura lieu dans un pays où les personnes LGBTQ+ vivent dans la peur, bafouant ainsi les idéaux de la FIFA. »

5. Le rôle de la FIFA dans le “sportswashing”

La candidature de l’Arabie saoudite à la Coupe du Monde est perçue comme une tentative de “sportswashing“—utiliser des événements sportifs majeurs pour améliorer son image tout en détournant l’attention des violations des droits humains.

6. Liberté religieuse limitée

L’Arabie saoudite restreint fortement la liberté religieuse. Le rapport 2023 de Freedom House lui attribue une note de 0/4 en matière de liberté religieuse.

Pourquoi boycotter la Coupe du Monde 2034 en Arabie saoudite ?

L’Arabie saoudite utilise le sport pour détourner l’attention de ses politiques répressives. La FIFA est désormais à un tournant : privilégiera-t-elle les droits humains ou récompensera-t-elle les nations pour leur influence financière et politique ? Attribuer la Coupe du Monde à un pays avec autant de problèmes envoie un mauvais message, suggérant que les violations des droits humains peuvent être ignorées au profit du gain financier.