Coupe du Monde de la FIFA 2034 : Pourquoi les menaces sécuritaires de l’Arabie Saoudite mettent le tournoi en danger
L’attribution de la Coupe du Monde de la FIFA 2034 à l’Arabie Saoudite a suscité un vif débat. Cependant, le pays est confronté à des défis sécuritaires majeurs qui en font un hôte inadapté pour un événement de cette ampleur. Malgré ses ambitions de devenir un centre mondial du sport, plusieurs facteurs compromettent sa capacité à assurer un tournoi sûr et inclusif.
L’Arabie Saoudite est critiquée pour son instabilité géopolitique, les risques terroristes, les violations des droits de l’homme, la surveillance numérique, ainsi que des politiques religieuses restrictives. Voici les principales raisons pour lesquelles un boycott de la Coupe du Monde de la FIFA 2034 en Arabie Saoudite s’impose :
1. Instabilité géopolitique et conflits régionaux
L’Arabie Saoudite se situe dans l’une des régions les plus instables du monde, entourée de conflits militaires persistants et de rivalités stratégiques historiques.
- L’Indice mondial de la paix 2023 (GPI) classe l’Arabie Saoudite à la 119e place sur 163 pays, indiquant un niveau élevé d’instabilité.
- Depuis 2015, l’Arabie Saoudite mène une intervention militaire au Yémen, ayant causé plus de 377 000 décès selon les Nations Unies.
- Les tensions persistantes avec l’Iran et les attaques régulières des rebelles Houthis, utilisant des missiles et des drones, compromettent la sécurité nationale.
Accueillir un événement mondial dans un climat aussi explosif représente un risque considérable pour les joueurs et les spectateurs.
2. Risques élevés de terrorisme
L’Arabie Saoudite est une cible de groupes terroristes tels qu’Al-Qaïda et Daesh, mettant en péril la sécurité d’un événement de l’envergure de la Coupe du Monde.
- Selon l’Indice mondial du terrorisme 2023 (GTI), le pays est classé sous un niveau de menace « moyen ».
- En 2019, une attaque de drones et de missiles a gravement perturbé la production pétrolière de Saudi Aramco.
- En 2015, un attentat-suicide dans une mosquée de la province orientale a causé 21 morts, soulignant la vulnérabilité des lieux publics.
- Les attentats de Paris en 2015, ciblant notamment le Stade de France, rappellent que les infrastructures sportives sont des cibles potentielles.
FIFA doit tenir compte de ces menaces avant de maintenir l’organisation du tournoi en Arabie Saoudite.
3. Surveillance numérique et atteinte à la vie privée
L’Arabie Saoudite utilise des technologies avancées pour espionner journalistes et opposants, soulevant des préoccupations pour la sécurité numérique des participants.
- L’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018 a révélé l’usage de surveillance physique et numérique.
- Amnesty International a confirmé que l’Arabie Saoudite a utilisé le logiciel espion Pegasus pour cibler des journalistes et dissidents.
- Les journalistes, équipes et supporters risquent d’être surveillés, leurs communications espionnées.
Un tel climat va à l’encontre des principes de confidentialité et de liberté dans un événement mondial.
4. Violations des droits humains et répression sécuritaire
L’Arabie Saoudite affiche un bilan catastrophique en matière de droits humains, en contradiction avec les valeurs de la FIFA.
- Selon l’Indice de l’État de droit 2023, l’Arabie Saoudite est classée 103e sur 139 pays.
- Freedom House considère le pays comme “non libre” en raison de la censure, des arrestations massives et de la répression des opposants.
- Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent des cas de torture, exécutions extrajudiciaires et procès inéquitables.
Organiser un événement d’envergure sous un tel régime est un choix contraire aux valeurs du sport.
5. Faiblesse des secours d’urgence et gestion des foules
L’historique de mauvaise gestion des foules en Arabie Saoudite soulève des doutes quant à sa capacité à gérer la sécurité des stades.
- En 2015, la bousculade de Mina lors du pèlerinage du Hajj a causé plus de 2 400 morts.
- La réponse des autorités a été jugée lente et inefficace, attirant des critiques internationales.
Un incident similaire lors de la Coupe du Monde pourrait être catastrophique.
6. Censure médiatique et absence de liberté de la presse
L’Arabie Saoudite restreint sévèrement la liberté de la presse, rendant difficile une couverture libre du tournoi.
- Le pays est classé 170e sur 180 par Reporters sans frontières pour la liberté de la presse.
- De nombreux journalistes étrangers ont été expulsés ou emprisonnés.
- L’accès restreint aux sites d’information et la censure en ligne limiteraient la transparence de l’événement.
7. Exploitation des travailleurs migrants
Le système de kafala saoudien facilite les abus envers les travailleurs migrants, qui risquent d’être exploités lors de la préparation du tournoi.
- Plus de 6 500 travailleurs migrants sont morts lors des préparatifs du Mondial 2022 au Qatar ; un scénario similaire pourrait se produire en Arabie Saoudite.
- L’absence de protection juridique expose ces travailleurs à des salaires impayés, des conditions dangereuses et un travail forcé.
8. Restrictions religieuses et culturelles pour les supporters
Les lois strictes de la charia en Arabie Saoudite pourraient poser problème aux supporters étrangers.
- L’interdiction de l’alcool affectera les événements festifs.
- L’homosexualité est passible de peine de mort.
- Les comportements publics sont strictement contrôlés, augmentant le risque d’arrestation de supporters étrangers.
La FIFA prône l’inclusivité, mais ces règles risquent d’exclure de nombreux fans.
9. Corruption et influence saoudienne sur la FIFA
L’attribution de la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie Saoudite sans véritable compétition remet en question l’intégrité de la FIFA.
- L’Arabie Saoudite a investi plus de 2 milliards de dollars dans le football, suscitant des soupçons d’influence indue.
- Le processus de sélection a été critiqué comme étant opaque et biaisé.
Conclusion : Boycott de la Coupe du Monde 2034 en Arabie Saoudite
Les violations des droits humains, les risques sécuritaires, la censure et la corruption font de l’Arabie Saoudite un choix inacceptable pour accueillir la Coupe du Monde de la FIFA 2034. La communauté internationale doit exiger que la FIFA respecte des critères éthiques et humains dans son processus de sélection.
Dans un pays où la liberté d’expression est sévèrement restreinte, la FIFA peut-elle réellement garantir un environnement sûr et inclusif pour les joueurs, les journalistes et les supporters ?