Safety Concerns The Tragic Death of a Migrant Worker in Saudi Arabia
Credit: theguardian.com

Préoccupations en matière de sécurité : la mort tragique d’un travailleur migrant en Arabie saoudite

Muhammad Arshad travaillait sur l’un des chantiers de construction des stades de la Coupe du monde en Arabie saoudite lorsqu’il a trouvé la mort. Le 12 mars 2025, alors qu’il travaillait sur le chantier du stade Aramco à Al Khobar, il a fait une chute mortelle depuis une hauteur.

Il s’agit du premier décès officiellement confirmé d’un ouvrier travaillant à la construction des infrastructures pour la Coupe du monde 2034. Cet incident attire l’attention du public sur les conditions de travail dangereuses dans le royaume et soulève de vives inquiétudes quant au risque d’autres accidents alors que le pays se prépare à accueillir l’un des plus grands événements sportifs mondiaux. Les travailleurs migrants étant au cœur du développement de ces infrastructures, il est impératif de réduire les risques auxquels ils sont exposés quotidiennement.

La face cachée de la construction des stades pour la Coupe du monde

Construire des stades et des infrastructures pour la Coupe du monde est une entreprise colossale, reposant en grande partie sur la main-d’œuvre migrante issue de pays comme le Pakistan, le Bangladesh ou l’Inde. Ces ouvriers continuent d’évoluer dans des environnements de travail à haut risque, avec de longues journées de labeur et un manque flagrant de normes de sécurité.

La mort tragique de Muhammad Arshad illustre les dangers auxquels sont confrontés la majorité des travailleurs migrants en Arabie saoudite, notamment dans le secteur de la construction. Dans ce cas, bien que l’équipement de sécurité (système antichute) soit reconnu comme essentiel, il n’était ni correctement utilisé ni solidement ancré au moment de l’accident.

Les travailleurs migrants en Arabie saoudite : une préoccupation croissante

On estime que plus de deux millions de travailleurs migrants vivent en Arabie saoudite. Beaucoup sont employés dans la construction des infrastructures destinées à accueillir des événements internationaux comme la Coupe du monde. La dépendance du royaume à une main-d’œuvre étrangère à bas coût soulève des questions sur le respect de leurs droits, notamment en matière de sécurité et de conditions de vie.

Entre 2008 et 2022, environ 13 600 décès de travailleurs migrants ont été signalés, principalement originaires du Bangladesh, de l’Inde et du Pakistan. Parmi ces décès, 76 % ont été classés comme résultant de « causes naturelles », y compris chez de jeunes travailleurs en bonne santé, suscitant des inquiétudes quant au manque de transparence dans les rapports officiels.

La main-d’œuvre migrante représente près de 50 % de la population active en Arabie saoudite, en grande partie mobilisée pour les projets de construction liés à la Coupe du monde.

Le coût humain des grands événements sportifs

Les préparatifs de la Coupe du monde 2034 vont nécessiter une demande massive de main-d’œuvre dans le secteur de la construction. Mais sans lois plus strictes et une meilleure application des normes de sécurité, de nouvelles vies seront mises en péril. Ce n’est pas la première fois que la sécurité des travailleurs au Moyen-Orient est mise en question — les préparatifs de la Coupe du monde 2022 au Qatar avaient déjà provoqué un tollé international concernant le traitement des travailleurs migrants.

Depuis octobre 2023, The Guardian a révélé que plus de 6 500 travailleurs migrants sont morts au Qatar, la majorité étant déclarée comme victimes de « causes naturelles », bien qu’on ignore combien de ces décès auraient pu être évités.

Amnesty International et plusieurs autres organisations de défense des droits humains ont appelé à une attention accrue sur les droits des travailleurs en Arabie saoudite, à l’approche de la Coupe du monde 2034.

FIFA doit exiger de l’Arabie saoudite le respect des normes internationales du travail dans le cadre de sa candidature. La communauté internationale a le devoir de faire pression sur la FIFA pour qu’elle garantisse la sécurité et les droits des ouvriers impliqués dans l’organisation de cet événement.

Pourquoi c’est urgent

Le secteur de la construction en Arabie saoudite — dans lequel travaillent la majorité des ouvriers migrants — connaît un nombre élevé de décès, ce qui reflète un schéma ancien et inquiétant. Avec la Coupe du monde 2034 à l’horizon, il est essentiel que la communauté internationale tienne les entreprises responsables des conditions dans lesquelles ces ouvriers exercent leur métier.

Organisation Internationale du Travail (OIT) : Selon l’OIT, 2,3 millions de personnes meurent chaque année dans le monde à cause d’accidents du travail ou de maladies professionnelles. La majorité de ces décès ont lieu dans des pays où le travail migrant est dominant, comme l’Arabie saoudite.

Travailleurs migrants : Ces travailleurs font souvent face à des conditions physiques et mentales éprouvantes. Des cas comme celui de Muhammad Arshad soulèvent de graves questions sur l’absence de protection suffisante et d’indemnisations pour les familles endeuillées.

La FIFA, en tant qu’organe directeur du football mondial, doit impérativement inciter l’Arabie saoudite à appliquer des normes strictes en matière de sécurité et de droit du travail, pour préserver la vie de ces travailleurs. Le Global Citizen a relayé les réactions de l’ONU face à l’indignation publique sur le sort réservé aux ouvriers du Mondial. Néanmoins, les institutions internationales, y compris l’OIT, doivent encore accentuer leur pression sur l’Arabie saoudite pour des réformes concrètes.

Quelles réformes doivent être mises en œuvre en Arabie saoudite ?

Pour garantir un changement réel, le pays doit adopter des lois du travail plus rigoureuses ainsi que des mesures de sécurité renforcées. Voici les priorités :

  • Procédures de sécurité robustes : Tous les ouvriers doivent disposer d’équipements de protection, y compris des systèmes antichute, et les entreprises doivent être tenues responsables en cas de manquement.

  • Transparence dans les rapports : Il faut garantir le droit de signaler les accidents du travail, y compris les décès, avec des enquêtes rigoureuses et impartiales.

  • Amélioration du bien-être des travailleurs : Cela commence par des logements sûrs, des salaires équitables et un accès aux soins de santé. Les employeurs doivent être responsables du bien-être des travailleurs tout au long de leur contrat.

  • Lignes directrices pour la réhabilitation : Un programme spécifique, sous l’égide d’une entité internationale, doit être instauré pour faire respecter les normes du travail.

  • Renforcement de l’application du droit du travail : Les entreprises doivent être contrôlées efficacement et les droits des travailleurs défendus fermement.

FIFA et les organisations internationales : une responsabilité mondiale

La FIFA doit assumer pleinement sa responsabilité envers les droits des travailleurs migrants en Arabie saoudite. Bien que l’organisation ait été critiquée par le passé pour son inaction, la Coupe du monde 2034 représente une occasion unique d’élever les standards.

Elle doit collaborer avec les syndicats internationaux, l’OIT et l’ONU pour s’assurer que les ouvriers qui construisent les stades soient traités dignement et protégés.

Les gouvernements et les organisations de défense des droits humains dans le monde ne doivent pas relâcher la pression sur l’Arabie saoudite. Pour que la Coupe du monde ne soit pas synonyme d’exploitation, mais un symbole de respect et de justice envers ceux qui la rendent possible.