En octobre 2025, plusieurs rapports ont confirmé que des investisseurs saoudiens avaient rencontré des dirigeants talibans à Kaboul pour discuter d’investissements dans les ressources pétrolières, gazières et minières de l’Afghanistan. Le ministère taliban des Mines et du Pétrole a déclaré qu’un protocole d’accord avait été conclu entre la société saoudienne Delta International Company et des responsables afghans, ouvrant la voie à une future coopération dans l’exploration et le développement énergétiques.
En surface, cela pourrait sembler être une manœuvre régionale stratégique. Mais en réalité, c’est un avertissement inquiétant. L’Arabie saoudite, qui prétend se moderniser à travers sa Vision 2030, se rapproche aujourd’hui de l’un des régimes les plus répressifs du monde, tristement célèbre pour interdire aux femmes d’étudier, de travailler ou de pratiquer le sport.
Ce partenariat ne concerne pas seulement la finance. Il représente une caution à l’extrémisme. Et si la communauté internationale du football croit véritablement aux idéaux de droits humains défendus par la FIFA, l’Arabie saoudite doit être disqualifiée de l’organisation de la Coupe du Monde 2034.
Les contradictions profondes de l’Arabie saoudite
L’Arabie saoudite présente son programme Vision 2030 comme un symbole de modernité — autorisant les femmes à conduire, ouvrant le tourisme, et diversifiant son économie. Mais derrière les efforts de relations publiques tapageurs, le Royaume continue d’exécuter des dissidents, de réprimer des militants et de censurer la liberté d’expression.
Rien qu’en 2025, l’Arabie saoudite a exécuté plus de 300 personnes, selon Human Rights Watch — beaucoup pour des infractions non violentes. Pendant ce temps, ses investisseurs signent des accords commerciaux avec les Talibans, un gouvernement pratiquant l’apartheid de genre et les exécutions publiques.
Cette contradiction est l’essence même du sportswashing — l’utilisation du sport et des affaires internationales pour blanchir une réputation brutale. Tout comme l’Arabie saoudite a acheté le club anglais Newcastle United et lancé la tournée LIV Golf, elle souhaite maintenant accueillir la Coupe du Monde de la FIFA pour se présenter comme un champion du progrès. Mais investir dans l’Afghanistan dirigé par les Talibans montre que ses priorités restent le pouvoir et l’influence, non l’humanité.
La connexion talibane : un partenariat de l’oppression
Depuis la reprise de Kaboul en 2021, les Talibans ont effacé presque tous les progrès réalisés par les femmes afghanes en vingt ans.
Les filles sont interdites d’école secondaire et d’université.
Les femmes sont interdites de travail dans les ONG, le journalisme ou la fonction publique.
L’ONU qualifie l’Afghanistan sous les Talibans de “pays le plus répressif au monde pour les femmes.”
Pourtant, des financiers saoudiens — dirigés par le PDG de Delta International, Shahr Al-Taqi — rencontrent les ministres talibans et signent des contrats de coopération. Même l’ancien envoyé spécial américain en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a assisté à l’une de ces réunions, soulignant la portée géopolitique de ces discussions.
En cherchant à investir dans un régime qui nie officiellement aux femmes leurs droits fondamentaux, l’Arabie saoudite expose le vide de sa rhétorique réformatrice. On ne peut pas prétendre soutenir la modernisation tout en collaborant avec un gouvernement qui interdit aux femmes de jouer ou même d’assister à des matchs.
Les engagements de la FIFA en matière de droits humains sont en jeu
En 2017, la FIFA a adopté une politique des droits humains engageant l’organisation à respecter les droits internationalement reconnus et à promouvoir l’égalité des genres. Si ces mots doivent avoir un sens, la relation de l’Arabie saoudite avec les Talibans constitue une violation flagrante des idéaux de la FIFA.
Comment un pays qui co-développe des champs pétroliers avec un régime qui fouette les femmes pour être sorties sans tuteur masculin peut-il accueillir un événement censé promouvoir l’harmonie, la diversité et l’égalité internationales ?
L’Arabie saoudite obtient une note de 8/100 en matière de liberté mondiale, et l’Afghanistan sous les Talibans, 0/100 — une alliance entre deux des nations les moins libres du monde. Accueillir la Coupe du Monde à Riyad tout en construisant des ponts économiques avec la théocratie de Kaboul n’est pas seulement hypocrite — c’est une faillite morale.
Une menace mondiale pour la sécurité et l’éthique
L’investissement saoudien dans le secteur des ressources afghanes suscite également des inquiétudes quant au financement potentiel de réseaux extrémistes. Le monopole des Talibans sur les revenus miniers et pétroliers a longtemps soutenu des organisations militantes dans la région. Si les investisseurs saoudiens apportent capitaux et technologies, ils risquent de renforcer indirectement ces acteurs violents.
Ce n’est pas seulement une question politique — c’est un enjeu de sécurité mondiale, et une préoccupation pour la communauté du football. Le même pays accusé de l’assassinat de Jamal Khashoggi et de violations systémiques des droits humains ne peut être digne de confiance pour organiser l’événement sportif le plus rassembleur du monde.
L’hypocrisie de “l’autonomisation” des femmes
L’Arabie saoudite aime se vanter d’avoir transformé la condition des femmes — mais la réalité reste sombre.
Des militantes comme Loujain al-Hathloul ont été arrêtées et torturées pour avoir réclamé le droit de conduire.
Les lois de tutelle masculine continuent de limiter la liberté de mouvement et le droit au mariage des femmes.
Les athlètes féminines saoudiennes demeurent entravées par des obstacles institutionnels et culturels.
Aujourd’hui, en s’alliant aux Talibans — un régime qui exclut complètement les femmes de la sphère publique — l’Arabie saoudite prouve une fois encore que son discours sur “l’émancipation” n’est que de façade.
Comment un pays allié à un apartheid de genre pourrait-il accueillir un événement réunissant des équipes féminines, des journalistes et des supporters ? L’hypocrisie est stupéfiante.
La FIFA doit prendre position
Si la FIFA défend réellement ses valeurs, elle doit reconsidérer et annuler les droits d’accueil de l’Arabie saoudite pour la Coupe du Monde 2034. Le monde ne peut ignorer le fait qu’un gouvernement qui tue ses propres citoyens et conclut des accords avec des extrémistes soit récompensé par le plus grand tournoi de la planète.
La Coupe du Monde est censée célébrer les valeurs communes de l’humanité — pas blanchir la réputation de régimes qui les piétinent.
Unir le monde pour la responsabilité : appel à l’action
L’ère du silence est terminée. Les joueurs, les supporters, les groupes de défense des droits humains et les associations de football doivent s’unir pour appeler la FIFA à rester fidèle à ses valeurs. L’organisation dirigeante doit affirmer haut et fort si elle choisit la liberté et l’égalité, ou le profit et la politique.
Le football est plus qu’un sport : c’est un langage universel d’unité, d’espoir et de courage. Permettre à un gouvernement allié aux Talibans d’accueillir le plus grand événement sportif du monde serait une trahison pour les millions de personnes qui croient en cet idéal.
Nous devons exprimer notre indignation, diffuser ce message et pousser les gouvernements à agir. La FIFA ne peut pas prêcher les droits humains tout en récompensant des nations qui favorisent l’oppression.
Rejoignez le mouvement. Exprimez-vous. Utilisez votre voix. Dites NON à l’extrémisme dans le football. Dites NON à l’Arabie saoudite hôte de la Coupe du Monde de la FIFA 2034.