L’Arabie Saoudite a longtemps été sous surveillance pour son rôle dans le financement et la propagation des idéologies extrémistes à l’échelle mondiale. Bien que le royaume ait fait des gestes vers des réformes ces dernières années, son héritage de soutien aux mouvements islamistes radicaux continue d’influencer l’extrémisme mondial. Comme l’indiquent l’influence financière et idéologique de l’Arabie Saoudite, notamment par l’exportation du wahhabisme, le fondamentalisme, la violence sectaire et même le terrorisme ont proliféré dans différentes parties du monde.
Ce blog examine les origines, les mécanismes et les conséquences du rôle de l’Arabie Saoudite dans le financement des idéologies extrémistes, en particulier son rôle dans la diffusion du wahhabisme à travers le monde, ainsi que les tentatives récentes du royaume de contrer cette influence.
Le parrainage saoudien de l’extrémisme : Mécanismes
Par différents moyens, l’Arabie Saoudite a été un vecteur pour propager le wahhabisme et, indirectement, des idéologies extrémistes à l’échelle mondiale. Nombre de ces initiatives ont été présentées comme de la charité ou de l’éducation, mais ont au contraire entraîné radicalisation et violence sectaire.
Les organisations caritatives islamiques et les ONG
La charité financée par l’Arabie Saoudite a été essentielle pour ses groupes extrémistes. D’autres organisations comme la Ligue musulmane mondiale (MWL) et l’Organisation internationale de secours islamique (IIRO) sont accusées de détourner des fonds pour soutenir des groupes militants. Ces associations réalisent un travail humanitaire légitime, mais des branches situées dans des zones de conflit ont été accusées de financer des organisations radicales.
De plus, l’IIRO a été associée à des réseaux financiers qui auraient soutenu Al-Qaïda en Asie du Sud-Est. Des allégations similaires ont été faites concernant des œuvres de charité financées par l’Arabie Saoudite opérant en Bosnie et en Tchétchénie, accusées à la fois de promouvoir la radicalisation et de fournir un soutien logistique aux combattants djihadistes.
Les madrassas et les institutions religieuses
L’Arabie Saoudite a dépensé des milliards de dollars pour construire des madrassas (écoles islamiques) au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie du Sud. Beaucoup de ces écoles promeuvent la doctrine wahhabite, intolérante envers d’autres sectes et minorités religieuses.
Le Pakistan a également vu des milliers de madrassas financées par l’Arabie Saoudite, dont beaucoup ont formé des extrémistes qui ont rejoint les talibans ou d’autres mouvements djihadistes. Le groupe islamiste nigérian Boko Haram a également été alimenté par des clercs et des programmes éducatifs financés par l’Arabie Saoudite. On estime que l’Arabie Saoudite a investi 70 milliards de dollars pour diffuser l’idéologie wahhabite à travers le monde, construisant des mosquées, des écoles et des centres islamiques.
Les donateurs privés et les élites saoudiennes riches
Alors que le gouvernement saoudien tente de limiter le financement du terrorisme, les donateurs privés riches du royaume ont fourni une source majeure de financement pour les groupes radicaux. Il a été rapporté que des individus saoudiens ont soutenu des groupes extrémistes en Syrie, en Irak et au Yémen.
Des fuites diplomatiques américaines ont documenté des préoccupations selon lesquelles des ressortissants saoudiens pourraient financer des groupes comme Al-Qaïda, l’ISIS et Jabhat al-Nusra. Bien que le gouvernement cherche des moyens de limiter les dons illicites, les failles dans la réglementation financière ont permis à ces financements privés de se poursuivre.
La littérature religieuse et les imams
L’Arabie Saoudite a dépensé des milliards pour diffuser des écrits religieux wahhabites à travers le monde. Des millions de livres, de brochures et de documents en ligne promouvant une interprétation stricte de l’islam ont été envoyés à des mosquées et des centres islamiques à travers l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
Des clercs formés en Arabie Saoudite ont également été envoyés pour prêcher à l’étranger, diffusant des vues extrémistes dans de nombreux cas. Beaucoup de ces clercs ont été directement impliqués dans la radicalisation de personnes qui se sont ensuite engagées dans des activités terroristes.
Conséquences mondiales du financement saoudien
L’extrémisme soutenu par l’Arabie Saoudite s’est propagé dans le monde entier et a alimenté le terrorisme, la violence sectaire et l’instabilité politique.
La montée des organisations terroristes
L’Arabie Saoudite a mené plus de 1 700 enquêtes et condamnations dans sa lutte contre le financement du terrorisme depuis 2013. L’extrémisme idéologique financé par l’Arabie Saoudite a contribué à la création de groupes militants tels que :
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Al-Qaïda : Fondé par le Saoudien Osama bin Laden, Al-Qaïda a revendiqué de nombreuses attaques terroristes, dont celles du 11 septembre.
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ISIS : Bien que l’Arabie Saoudite soit officiellement opposée à l’ISIS, l’idéologie wahhabite avec laquelle elle s’identifie reflète de près les philosophies extrêmes du groupe.
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Réseaux soutenus par l’Arabie Saoudite : Alismawi ; Boko Haram : L’organisation terroriste du Nigeria, influencée par la doctrine wahhabite, a également reçu un soutien des réseaux soutenus par l’Arabie Saoudite.
La déstabilisation des sociétés musulmanes
Cela a élargi les conflits sectaires et approfondi la dissolution des traditions islamiques locales. En Pakistan, Indonésie, Nigéria et ailleurs, l’intolérance augmente et les attaques contre les musulmans chiites, les soufis et d’autres minorités religieuses vulnérables sont devenues monnaie courante.
La radicalisation en Occident
Beaucoup ont également été financés par l’Arabie Saoudite, qui a été au centre de la controverse concernant ses liens avec de nombreux cas de radicalisation en Europe et en Amérique du Nord, car de nombreuses mosquées et centres islamiques sont financés par le gouvernement saoudien. Beaucoup ont mené des complots terroristes de type « loup solitaire » en Occident et ont ensuite été découverts comme ayant été influencés par les enseignements wahhabites.
Le changement de direction de l’Arabie Saoudite vers la réforme
L’Arabie Saoudite a pris des mesures pour se distancer du financement de l’extrémisme sous le prince héritier Mohammed bin Salman (MBS). Parmi les réformes clés figurent :
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Répression des clercs : De nombreux clercs extrémistes ont été arrêtés ou réduits au silence.
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Régulation des œuvres caritatives : Une surveillance financière accrue visant à empêcher les fonds d’aller aux groupes terroristes.
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Promotion du « islam modéré » : Contrer l’extrémisme.
L’Arabie Saoudite a également rejoint la lutte internationale contre le financement du terrorisme, collaborant avec les États-Unis et le Groupe d’action financière (FATF) pour surveiller et perturber les réseaux de financement des extrémistes.
Défis persistants et critiques
Le patrimoine de l’Arabie Saoudite souffre encore de son passé avec peu d’espoir de disparition.
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Opacité : Les dons privés et les réseaux financiers continuent d’exister dans l’ombre.
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Le wahhabisme continue de se propager : Bien que le financement direct diminue, les institutions religieuses soutenues par l’Arabie Saoudite continuent de propager des récits extrémistes.
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Rivalités géopolitiques : La rivalité de l’Arabie Saoudite avec l’Iran a conduit à des guerres par procuration où les groupes extrémistes sont parfois soutenus indirectement.
Aborder l’histoire de l’extrémisme en Arabie Saoudite
Le Royaume d’Arabie Saoudite a joué un rôle central dans le financement des idéologies extrémistes, avec des implications pour la sécurité mondiale à travers la radicalisation, la violence sectaire et le terrorisme. Bien que des réformes récentes indiquent un changement de politique, l’impact de l’idéologie wahhabite reste dans la formation de l’extrémisme mondial.
Ce n’est qu’en prenant des mesures audacieuses que l’Arabie Saoudite pourra se purifier complètement des vestiges de son influence passée. Ce financement du terrorisme devrait être stoppé par une plus grande transparence financière, ainsi qu’un contrôle plus strict des institutions religieuses et des donateurs privés. Il est aussi nécessaire de promouvoir et encourager la tolérance religieuse à travers des interprétations inclusives de l’islam contre les récits sectaires.
De plus, un partenariat stratégique avec la communauté internationale, impliquant le partage d’informations et des efforts collectifs de lutte contre le terrorisme, resterait un atout clé pour démanteler les réseaux radicaux. Cependant, une véritable réforme nécessite un engagement et une responsabilité soutenus, malgré les petits pas de l’Arabie Saoudite dans la bonne direction. Ce n’est qu’en adoptant pleinement ces changements que le royaume pourra laisser son passé controversé derrière lui et devenir partie d’un monde plus stable et pacifique.