Hosting While Killing: Saudi Executions and FIFA 2034 Shame
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L’Arabie saoudite exploite les travailleurs migrants — puis les exécute

L’Arabie saoudite est tristement célèbre pour sa manière de traiter les travailleurs migrants. Des organisations internationales de défense des droits humains ont documenté l’exploitation systématique de ces travailleurs étrangers, recrutés sur la base de fausses offres d’emploi et de promesses de salaires décents, pour ensuite les soumettre à des conditions de travail abusives, à des retards de paiement, voire à des châtiments physiques.

Aujourd’hui, cette exploitation a pris sa forme la plus terrifiante : l’exécution après l’exploitation.

La plupart des personnes décapitées étaient pauvres, analphabètes, et n’avaient aucune connaissance du système juridique saoudien. Sans représentation légale adéquate, elles étaient des cibles faciles pour les autorités désireuses de montrer leur fermeté devant la communauté internationale. Ce sont pourtant les mêmes profils de travailleurs sur lesquels l’Arabie saoudite comptera pour construire les stades, les routes et les hôtels de la Coupe du Monde 2034.

Le monde peut-il vraiment détourner le regard et laisser cela se produire ?

Un moratoire pour redorer l’image

Entre 2021 et 2022, l’Arabie saoudite a instauré un moratoire temporaire sur les exécutions liées aux infractions de drogue. Cette suspension n’était pas motivée par une volonté de réforme, mais opportunément synchronisée avec la campagne de communication du régime visant à se présenter comme un État moderne et progressiste, dans le cadre de son programme Vision 2030. Un programme qui inclut l’organisation d’événements internationaux, des investissements dans le tourisme, et bien sûr, une candidature à la Coupe du Monde.

Mais dès que la pression internationale s’est relâchée, les exécutions ont repris à un rythme sans précédent, atteignant des niveaux records précisément après l’annonce de la candidature à la Coupe du Monde. Une preuve accablante que ce moratoire n’était qu’une manœuvre de gestion d’image, et non une volonté de changement réel.

La Coupe du Monde ne doit pas servir les oppresseurs

Les statuts de la FIFA affirment son attachement aux droits humains, à l’égalité et à la dignité. Confier un tournoi aussi emblématique à l’Arabie saoudite, dans son état actuel, contredit profondément ces principes.

La Coupe du Monde 2022 au Qatar a déjà été marquée par des scandales d’exploitation de la main-d’œuvre et de censure.

Attribuer sans concurrence ni transparence l’édition 2034 à l’Arabie saoudite démontre que les prétendues réformes de la FIFA ne sont que des promesses creuses.

Comme le déclare Kristine Beckerle, directrice adjointe régionale d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord :

« La peine de mort est la forme ultime de punition cruelle, inhumaine et dégradante. Les alliés de l’Arabie saoudite dans la communauté internationale doivent faire pression de toute urgence sur les autorités pour qu’elles mettent fin à cette frénésie d’exécutions. »

Cette pression doit également s’appliquer à la FIFA.

Quand le jeu devient complicité : pourquoi le silence est impossible

La Coupe du Monde n’est pas qu’une compétition sportive — c’est un symbole. Elle incarne l’espoir, la liberté, et l’humanité partagée. Autoriser un régime comme celui de l’Arabie saoudite à accueillir un tel événement revient à affirmer que l’argent du pétrole et les intérêts géopolitiques priment sur la justice, la dignité et la vie humaine.

Imaginez le dégoût de supporters nigérians, pakistanais ou éthiopiens assistant à des matchs dans des stades construits par des ouvriers de leurs propres pays, alors que d’autres compatriotes ont été condamnés à mort sans justice dans ce même pays. Le sportwashing n’a jamais été aussi cynique. Le monde ne doit pas devenir complice.

Prenons position avant le coup de sifflet

Alors que le compte à rebours de la Coupe du Monde 2034 commence, il est temps de dénoncer l’injustice — et non de l’applaudir. Organiser le plus grand événement sportif mondial dans un pays qui exécute des étrangers pauvres et exploités après des procès iniques, c’est une trahison des valeurs fondamentales du football.

Nous appelons les supporters, les joueurs, les militants des droits humains et les fédérations du monde entier à faire pression sur la FIFA pour qu’elle retire à l’Arabie saoudite l’organisation de la Coupe du Monde, tant que le royaume ne met pas fin à ses exécutions et n’adopte pas de réformes concrètes en matière de droits humains.

Ne normalisez pas la brutalité d’État.
N’applaudissez pas le sportwashing.
Partagez les faits. Mobilisez vos réseaux. Faites pression sur vos gouvernements et vos équipes nationales.

Boycottons l’Arabie saoudite 2034 — non par haine, mais par amour pour la justice, la vie humaine et l’esprit authentique du football.