L’attribution de la Coupe du Monde de la FIFA 2034 à l’Arabie Saoudite soulève des questions quant au respect des normes mondiales de gouvernance sportive, notamment en matière de droits humains, transparence, droits du travail et liberté de la presse. Les Émirats arabes unis (EAU), alliés régionaux, sont également critiqués pour leurs lois restrictives sur les médias, ce qui interroge sur leur alignement aux principes d’un hébergement éthique et responsable.
Annonce de l’attribution de la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie Saoudite
Selon le Financial Times et Dawn, la FIFA a officiellement confirmé l’Arabie Saoudite comme pays hôte de la Coupe du Monde 2034, avec l’appui de la Confédération asiatique de football et malgré des critiques sur la transparence du processus de sélection. Cette décision a été prise lors d’un Congrès extraordinaire de la FIFA en décembre 2024, attribuant également la Coupe du Monde 2030. Des organisations comme Amnesty International ont exprimé leurs inquiétudes, avertissant que les protections insuffisantes des droits humains pourraient mettre des vies en danger.
Le prince Abdulaziz bin Turki Al Faisal, ministre saoudien des Sports, a présenté cet événement comme partie intégrante de la transformation Vision 2030, promettant un « tournoi inoubliable » et soulignant l’importance diplomatique et sportive de la compétition pour la région et le monde.
Situation des médias et liberté de la presse aux Émirats arabes unis
Selon Human Rights Watch et Journalism Pakistan, les EAU imposent des lois médiatiques restrictives, notamment les articles 32 et 33 de leur loi sur les médias qui confèrent aux autorités des pouvoirs étendus pour censurer, infliger des amendes et emprisonner des journalistes. Ces réglementations instaurent un climat de peur, anxiogène pour la liberté de la presse et la liberté d’expression indépendante, contrastant avec les exigences de la FIFA pour les pays hôtes en matière de transparence et liberté des médias.
Les journalistes aux EAU risquent des détentions et amendes lorsqu’ils critiquent les pouvoirs publics ou l’économie, et le gouvernement bloque régulièrement des sites web jugés « inappropriés », limitant ainsi significativement la pluralité des informations et la liberté d’expression. Human Rights Watch qualifie ces lois d’instruments d’obstruction à la liberté de la presse et de suppression des dissidences.
Enjeux de conformité avec les normes FIFA et de gouvernance sportive mondiale
Droits humains et droits du travail
L’Arabie Saoudite, à l’image des EAU, est sous le feu des critiques internationales pour des violations présumées des droits humains, notamment liées aux conditions des travailleurs migrants et à la répression de l’opposition. Amnesty International alerte la FIFA sur le fait que ces questions ne sont pas suffisamment prises en compte dans la préparation du Mondial 2034.
Transparence et gouvernance
Le processus d’attribution de la Coupe du Monde 2034 a été exceptionnellement rapide, avec seulement 25 jours pour recevoir des candidatures et une seule proposition non contestée venue d’Arabie Saoudite. Le manque de garanties fortes sur les droits humains et la gouvernance dans cette procédure questionne la conformité aux normes internationales de transparence attendues des hôtes de mégas événements.
Liberté de la presse et environnement médiatique
La FIFA impose la liberté de la presse comme critère fondamental pour les pays hôtes. Le climat de censure, les amendes arbitraires imposées aux journalistes, et le contrôle généralisé exercé sur les médias aux EAU illustrent un modèle régional aux antipodes de ces principes. Étant donné les liens politiques et économiques étroits entre l’Arabie Saoudite et les EAU, ces restrictions pourraient aussi affecter le déroulement de la couverture médiatique pendant la Coupe du Monde, entravant la liberté journalistique et la transparence envers le public international.
Répercussions pour les parties prenantes et intégrité du sport mondial
L’organisation d’événements sportifs majeurs comme la Coupe du Monde de la FIFA a un fort impact symbolique mondial. Les développements récents en Arabie Saoudite et aux EAU alimentent le débat sur le « sportswashing », où des régimes autoritaires cherchent à gagner en légitimité internationale par ces événements, tout en contournant les critiques sur leurs violations des droits.
Pour les parties prenantes internationales — fans, société civile, organisations de défense des droits humains — l’intégrité du tournoi 2034 est remis en question face aux problèmes de gouvernance et respect des droits. Les coûts cachés, dont l’exploitation des travailleurs et la répression médiatique, menacent de miner les normes éthiques que la FIFA prétend défendre.
Débat mondial sur l’hébergement éthique et la responsabilité
Cette situation illustre un débat global sur la responsabilité dans la gouvernance du sport. Même si l’Arabie Saoudite et les EAU valorisent ces mégas événements comme leviers de transformation nationale, les groupes de la société civile insistent pour que les garanties des droits humains et libertés médiatiques soient obligatoire pour toute légitimité d’accueil.
La FIFA est sous pression croissante pour concilier les intérêts économiques et politiques avec un réel respect des droits et de la transparence. Assurer un environnement d’accueil éthique suppose un suivi rigoureux, un engagement inclusif des parties prenantes, et des normes applicables sur les droits du travail et la liberté de la presse.