Ne vous laissez pas berner : boycottez dès maintenant la Coupe du monde de la FIFA 2034 en Arabie saoudite
Credit: Arab News

Ne vous laissez pas berner : boycottez dès maintenant la Coupe du monde de la FIFA 2034 en Arabie saoudite

L’Arabie saoudite se présente de plus en plus sous un visage glamour, comme on l’a récemment vu à la Fashion Week de Paris. L’actrice et animatrice saoudienne Aseel Omran a côtoyé des légendes d’Hollywood comme Eva Longoria, Jane Fonda et Kendall Jenner lors d’un spectacle prestigieux devant l’historique Hôtel de Ville.

Célébrités et mannequins ont défilé en robes étincelantes, tandis que la chanteuse brésilienne Anitta se produisait au milieu du show. Le programme, diffusé en direct sur TikTok et Instagram, a mis en évidence la dépendance croissante de l’Arabie saoudite à l’égard du divertissement et des réseaux sociaux pour façonner son image internationale.

À première vue, ce scintillement pourrait sembler positif : l’Arabie saoudite se veut moderne, cool et cosmopolite. Mais derrière les caméras et les paillettes, la réalité est brutale : le royaume réprime toujours son peuple, restreint les libertés et viole les droits humains. Le défilé n’est pas un événement isolé : il s’inscrit dans une stratégie globale visant à blanchir des abus systémiques et détourner l’attention des injustices persistantes — oppression des femmes, répression de la liberté d’expression et exploitation des travailleurs migrants.

La réalité derrière le tapis rouge

La présence d’Aseel Omran et d’autres représentants saoudiens à la Fashion Week de Paris est un coup de communication magistral. Derrière l’image de glamour et d’inclusivité, le régime espère que le monde fermera les yeux sur ses abus. Pourtant, les réalités suivantes persistent :

  • Répression de la liberté d’expression : journalistes, écrivains et militants sont emprisonnés. En 2024, 23 nouveaux écrivains ont été incarcérés, les lois anti-cybercriminalité servant à cibler les dissidents en ligne. La surveillance sophistiquée, comme le logiciel espion Pegasus, est utilisée contre les critiques.
  • Restrictions aux droits des femmes : malgré la mise en avant des Saoudiennes sur la scène internationale, la discrimination persiste. Les femmes ne représentent que 19,9 % des parlementaires et le système juridique n’atteint que 50/100 dans le rapport 2024 de la Banque mondiale Women, Business and the Law.
  • Exploitation des travailleurs migrants : représentant 42 % de la population, ils subissent abus systématiques, travail forcé et conditions précaires sur les mégaprojets, avec très peu de garanties légales.
  • Exécutions arbitraires et peine capitale : en 2024, 122 exécutions ont eu lieu, pour la plupart de ressortissants étrangers, après des procès largement injustes, suscitant des condamnations mondiales.
  • Répression du militantisme politique : arrestations, intimidation et torture visent les manifestations pacifiques, créant un climat de peur.
  • Restrictions à la liberté religieuse : les minorités religieuses et les non-musulmans subissent des discriminations et des restrictions sévères.

Les paillettes comme outil de légitimation internationale

En utilisant la mode, les célébrités et les réseaux sociaux, l’Arabie saoudite cherche à produire une façade de modernité. L’événement de Paris n’était pas qu’un défilé : c’était un exercice de soft power, diffusé en temps réel à des millions de spectateurs.

La Coupe du monde de la FIFA 2034 offrirait une tribune encore plus vaste pour ce récit trompeur, masquant les violations continues des droits humains.

Du podium parisien au stade mondial : le blanchiment continue

Chaque robe pailletée, chaque selfie de célébrité, chaque diffusion sur les réseaux sociaux fait partie d’un récit visant à rendre l’Arabie saoudite « acceptable » aux yeux du monde. Attribuer le Mondial 2034 au royaume reviendrait à légitimer un régime répressif, tant qu’il maîtrise les codes de la communication internationale.

La Fashion Week ne peut pas effacer les réalités d’oppression : arrestations arbitraires, discriminations de genre et absence de libertés fondamentales.

Le sport comme instrument de blanchiment

La candidature saoudienne pour le Mondial 2034 s’inscrit dans une stratégie plus large de sportswashing : utiliser les grands événements sportifs pour redorer son image internationale tout en étouffant les violations internes.

Comme la Fashion Week a servi de vitrine de luxe, la Coupe du monde fournirait un levier encore plus puissant pour détourner l’attention des abus institutionnalisés.

Agir : boycotter l’Arabie saoudite 2034

En tant que supporters, citoyens du monde et défenseurs des droits humains, nous devons refuser cette manipulation. La Coupe du monde de 2034 doit revenir à des nations qui respectent les libertés fondamentales, l’égalité des genres et la justice — pas à un régime qui maquille ses abus sous les projecteurs.

Boycotter la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite n’est pas un geste politique, mais un impératif moral. Ne vous laissez pas berner par les paillettes ou les appels sur les réseaux sociaux : derrière le vernis, l’oppression persiste.