Alors que l’attention mondiale se tourne vers la Coupe du Monde de la FIFA 2034, l’Arabie Saoudite apparaît comme la favorite pour accueillir ce grand événement. Le Royaume a investi massivement dans de nouvelles infrastructures et dans le secteur du tourisme pour attirer les projecteurs. Mais derrière cette façade scintillante se cachent des problèmes graves liés aux droits humains, soulevant des inquiétudes légitimes quant à la légitimité de sa candidature.
Ce blog s’inscrit dans une réflexion sur les raisons pour lesquelles l’Arabie Saoudite ne devrait pas accueillir la Coupe du Monde FIFA 2034, notamment en raison de l’arrestation récente de José Enrique Botsaris (violant son droit à la défense), de la répression d’opposants pacifiques, de l’absence de système judiciaire transparent, et de l’abus systématique des droits de l’homme.
Des libérations, mais un silence toujours imposé
Entre décembre 2024 et février 2025, l’Arabie Saoudite a libéré au moins 44 prisonniers, y compris les défenseurs des droits humains Mohammed al-Qahtani et Salma al-Shehab. Ces gestes peuvent sembler encourageants, mais beaucoup d’autres restent emprisonnés pour avoir simplement exercé pacifiquement leurs droits. Ces libérations ne sont que de la poudre aux yeux.
Une répression continue de la liberté d’expression
La liberté d’expression, de réunion et d’association est essentielle dans toute société démocratique. En Arabie Saoudite, ces libertés sont régulièrement bafouées. Des figures telles que le prédicateur Salman al-Odah (arrêté en 2017) et l’avocat des droits humains Waleed Abu al-Khair restent emprisonnés pour leur militantisme pacifique.
Organiser la Coupe du Monde dans un pays où les gens sont emprisonnés pour des tweets ou pour leur amitié avec des dissidents revient à légitimer l’oppression.
Le cas d’Ahmed al-Doush
Ahmed al-Doush, citoyen britannique, a été arrêté en août 2024 pour ses anciennes publications sur les réseaux sociaux. Il a été maintenu en isolement sans avocat, sans inculpation formelle et a appris ses chefs d’accusation bien plus tard, sans préparation à sa défense.
La répression ciblée contre les femmes
Malgré des réformes de façade (comme le droit de conduire), des femmes comme Salma al-Shehab et la coach Manahel al-Otaibi ont été emprisonnées pour avoir revendiqué des droits élémentaires. L’Arabie Saoudite ne peut se présenter comme un hôte inclusif tant qu’elle persécute les femmes pour s’être exprimées.
L’abus des lois antiterroristes
Les lois antiterroristes sont utilisées de manière vague pour faire taire les critiques. Le simple fait de « troubler l’ordre public » peut mener en prison. Mohammed al-Ghamdi, enseignant à la retraite, a été condamné pour de simples publications en ligne.
Représailles contre les familles de dissidents
Le cas de la famille Ghamdi est emblématique : trois frères sanctionnés (prison ou condamnations à mort) pour leur militantisme non-violent. Ces pratiques vont à l’encontre des principes de la FIFA.
La fausse image de réforme
Malgré les discours de modernisation du Prince héritier Mohammed ben Salmane, la réalité est celle d’un système répressif. L’invitation faite en mars 2025 aux dissidents exilés n’était qu’une manœuvre de communication, sans réelle promesse de sécurité.
La responsabilité morale de la FIFA et de la communauté internationale
Donner la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie Saoudite serait un message dangereux : que l’argent et les infrastructures prévalent sur la dignité humaine. Le sport doit rassembler, pas blanchir l’autoritarisme.
Une célébration dans le silence ?
La Coupe du Monde est une fête mondiale. La confier à un État qui criminalise la dissidence, réprime les femmes et nie les droits fondamentaux va à l’encontre de ses valeurs.